RENCONTRE AVEC LA FONDATRICE DE GIGI PARIS, LA MARQUE DE BIJOUX VINTAGE ET UPCYCLÉS MONTANTE

 
 

Nous avons eu l’opportunité de rencontrer la fondatrice du label GIGI PARIS, Salomé Kassabi, qui nous parle de sa vision de la mode et de sa marque GIGI PARIS qu’elle vit aujourd’hui comme une réelle mission humaine, sociale et environnementale. Décryptage.

 
 

Raconte nous qui tu es et qu’est ce qui t’a mené à fonder GIGI PARIS !

« La mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde et les bijoux n’en sont pas moins responsables. L’extraction d’un gramme d’or nécessite plus de 250 litres d’eau et émet environ 36 000 grammes de CO2. Comment vendre des centaines de bijoux sublimes sans en produire un seul ? C’est de cette interrogation vitale et de ce constat qu’est né le concept de GIGI PARIS en janvier 2020. Avant tout imaginé comme un collectif d’antiquaires et de collectionneurs passionnés, GIGI PARIS est devenue la première marque de bijou de haute couture vintage et upcyclée en France !

Basé aux Puces de Saint Ouen, le label réunit des amoureux de beaux objets qui déniche la crème de la crème du vintage et des chineurs de merveilles. C’est avec tous ces collectionneurs que nous imaginons et concevons nos capsules et proposons les prix les plus justes possibles. Et finalement, je n’en oublie pas l’essentiel, GIGI PARIS est une histoire de famille. Ma grand mère Ginette se faisait appeler gigi parce qu’elle détestait son prénom !! Ma marque porte donc le p’tit nom de ma mamie et quant à l’amour de l’antiquité ? Il s’est transmis de génération en génération au sein de mon cocon familial. GIGI PARIS est une évidence en soi. »

 
 

Dis nous en plus sur GIGI PARIS !

« Je m’appelle Salomé Kassabi et je suis la fondatrice de GIGI PARIS, première marque de bijoux vintage française et pionnières du bijou haute couture upcyclé. GIGI PARIS est une marque qui s’est développée autour d’un motto eco responsable et lourd de sens : « le seul moyen de ne pas polluer est de ne pas produire » et c’est comme cela que m’est venu l’idée de proposer une sélection niche et pointue de bijoux vintage que l’on chine avec amour grâce à nos antiquaires partenaires.

On est né en plein Covid et c’était un moment des plus difficiles. On voulait aider à tout prix les antiquaires avec qui on travaillait et c’est de cet événement social très compliqué que l’upcycling a germé dans nos esprits. On a eu l’idée de récupérer d’anciennes étoffes et d’en prendre les boutons pour créer nos écrins. On a donné un p’tit coup de pouce et on s’est construit en même temps un ADN iconique et reconnaissable entre mille deux ans plus tard.

Notre gamme upcyclée permet de donner une deuxième vie aux accessoires iconiques des maisons de mode les plus prestigieuses qui nous fascinent. Nous avons à cœur d’écrire une nouvelle bible de la mode qui ne serait plus rythmée par des diktats et autres tendances à suivre mais bien par une bienveillance d’achats et une pensée durable et positive de la consommation. On recycle d’anciens bijoux, on chine des boutons Chanel mais aussi des cadenas vintage Louis Vuitton, on monte tous les nouveaux bijoux entièrement à la main et c’est sur notre Instagram @gigiparis.vintage que vous pouvez découvrir en exclusivité nos nouvelles lignes toutes plus minimalistes et chic les unes que les autres !

La démarche fondamentale de GIGI est d’aider les gens à voir la beauté là où elle n’est pas naturellement visible pour eux. Rendre désirable les pièces de la mode du passé en racontant leurs histoires, c’est notre mission.»

 
 

Quels sont les 3 mots d’ordre de GIGI PARIS ?

« On a 6 grands engagements chez GIGI PARIS mais s’il fallait nommer 3 mots d’ordres ce serait : artisanat local, offre circulaire et solidarité. On soutient la femme et son indépendance au travail et en société, on est friendly et eco responsable du chinage au packaging, on collabore exclusivement avec des artisans locaux, tout est fait main et on reverse une partie de nos bénéfices à des associations environnementales et sociales qui nous tiennent à cœur. »

 
 

Une anecdote à propos de ta marque depuis sa création ?

« Une signature peut en cacher une autre. Un jour, j’ai acheté des bijoux signés E94 et puis j’ai découvert que ce code était en réalité la signature de notre cultissime Christian Lacroix. Incroyable. »

 

Shooting for Sapristi Magazine

 

Quelle est ta plus grande fierté ?

« Je suis extrêmement fière quand on fait des photos lors d’évents ou de cocktails et que mes amies portent toutes un bijou GIGI PARIS. C’est émouvant et très symbolique pour moi. »

 
 

Si tu pouvais changer une seule chose dans l’industrie de la mode ?

« Il faut tout revoir depuis le début malheureusement et pour être honnête, seules les lois peuvent vraiment faire bouger les lignes. Alors, si je pouvais changer une chose ce serait sans hésiter les lois. »

Donne nous ta vision de la mode actuelle et celle pour laquelle tu t’engages ?

« Notre économie actuelle repose sur un modèle linéaire qui suit ce terrible triptyque : produit, consommé, jète. Et ce sont nos géants de la fast fashion qui continuent de produire à l’infini et d’inciter à la sur consommation. Le problème avec ce modèle c’est que l’on produit sans être certain d’une réelle demande, on utilise des matériaux dont on ne sait pas gérer la fin de vie, on détruit des tonnes d’invendus après chaque saison, on produit trop vite et très mal et le pire dans tout cela : 2/3 des pièces de nos vestiaires ne sont jamais portées en Europe. Je m’emploie à construire un modèle durable et circulaire qui s’oppose à la mode mainstream. Avec GIGI PARIS, on développe le sourcing circulaire, on déploie l’upcycling et l’économie de la 2nde main, on bannit les produits issus de l’esclavage moderne et de la production non éco-conçue. On s’engage au niveau humain, financier et environnemental pour que la mode soit meilleure demain. Mais le chemin est encore long. »

Quel est ton rapport à l’éco responsabilité ?

« L’écologie est une priorité en tout point et doit passer avant beaucoup de choses. GIGI PARIS a été fondée dans une sorte de réaction et d’écœurement profond face à cette quantité astronomique de produits de mode et de beauté que l’on jetait sans conscience aucune ! GIGI PARIS est une marque mais c’est un engagement avant tout. On ne cherche pas à faire du bénéfice à tout prix, on veut juste proposer un modèle de seconde vie à une pièce qui nous touche.

Et dans le fond, posez-vous cette question : pourquoi produire à nouveau alors que la mode est un éternel recommencement et que la base existe déjà ? On retrouve des trésors oubliés et des pépites fanées au sein de GIGI et c’est ce qui fait notre plus grande force. L’intemporalité avant tout. »

Quel message souhaiterais tu faire passer via GIGI PARIS ?

« Un message d’amour. GIGI PARIS est l’histoire d’une famille qui s’aime mais plus que cela je souhaite envoyer de l’amour et de la positivité à tout ceux qui ne se sentent plus intégrés ou désirables. On vous aime tous. »

Ton bijou favori ?

« Le tout premier a une signification particulière. Il me rappelle les débuts de ma marque et surtout cette innocence si pure et si brute que l’on avait à l’époque sur ce que GIGI allait devenir. On ne savait pas encore qu’on allait être autant apprécié et soutenu. On ne savait pas qu’on inspirerait tant de designers et de nouveaux créateurs. Se rappeler des origines et de la genèse au travers de notre toute première création est très émouvant puisqu’en 2020, on voyait seulement l’aspect humain et solidaire qui était de trouver une alternative concrète à l’industrie de la mode actuelle et de combattre l’un des plus gros défis du siècle : l’urgence climatique. »

Tes ambitions futures pour GIGI PARIS ?

« Sauver la mode ! GIGI PARIS écrit une nouvelle page de la mode et s’emploie à fermer un chapitre sombre de cette industrie axée sur l’argent et le profit. Une page qui s’intitule La Justice. Chez GIGI on promeut la justice sociale mais aussi la justice climatique. On veut montrer la puissance de la seconde main par rapport à la mode classique. De grands projets restent à mener mais nous sommes confiants et motivés car nous sommes loins d’être seuls. Ensemble, nous allons dessiner la mode de demain : celle qui sera désirable non plus dans ses tendances éphémères mais dans sa profonde humanité et sa quête de paix. »

Par Célia Rakotomavo